Une nouvelle pour présenter mon livre
Inspiré de La sentinelle, de Frédéric Brown.
Ils sont là. J’entends des bruissements dans les fourrés aux alentours. VIGILANCE ! La lune est réduite à un croissant, effrayée par les effusions de sang à venir. Joufflue, elle aurait pu nous aider à les repérer dans la pénombre. De toute façon c’est eux ou nous. Pour survivre je dois tenir ma position comme un homme mon fils comme dit si bien l’expression populaire. Je scrute, concentré. Je sais que leur attaque sera fulgurante, ils en ont les moyens. Bientôt, je sentirais leur souffle contre mon visage au moment du corps à corps. Je m’y suis exercé des millions de fois. J’ai découvert récemment qu’ils avaient un souffle qui exhale ce qu’ils ressentent au fond d’eux-mêmes. Je les trouve laids, pas excessivement mais assez pour générer en moi une forme de répugnance. Ils ne sont pas parfaits, surtout dans les échanges avec les autres. J’écoute de tous mes sens dans ce froid glacial. Sentinelle, je suis une sentinelle. Le reste des soldats se repose sur moi. Donner l’alerte en cas de mouvement de cet ennemi qui se croit invincible.
Ils ont peur de nous, peur de notre supériorité mais peut-être au fond peur de notre empathie. Ils veulent nous anéantir, eux les hommes qui nous ont créés.
